- Autori: Sofia Rutigliano (5AL)
- Scuola: IISS Giulio Cesare, Bari
- Film: Sur l’Adamant, Nicolas Philibert
Le gagnant surprise de l’Ours d’Or de la dernière année, “Sur l’Adamant”, est humain, sympathique, mais aussi alambiqué et terne. Il met en lumière le beau cercle artistique des handicapés mentaux à Paris, qui trouvent tous un refuge sur l’Adamant, un centre psychiatrique flottant sur la Seine qui répond à leurs besoins spirituels. C’est super émouvant d’être en contact des gens d’aussi près, et l’environnement donne une vision d’acteurs qui ne se rendent pas compte de l’être. Les tournages montrent une vision de gens qui se comportent de façon si naturelle et spontanée qu’on ne se ressent pas la distance du rapport personnage-spectateur. Cependant j’aurais aimé une description des troubles psychiques des patients pour les comprendre mieux; toutefois ce manque c’est ce qui caractérise ce documentaire par sa totale honnêteté.
L’intention du metteur en scène est claire: montrer ces gens pas uniquement parce qu’ils disent, mais aussi par leur façon de s’exprimer et leur langage corporel, qui est souvent plus expressif des mots eux-mêmes. L’œil de Philibert pour les petits détails humains est en plein écran. Le film est très lent, contemplatif et assez naturaliste, ce qui permet de donner beaucoup de place à la parole des patients et leurs réflexions. Les interviews sont également gentilles et pas intrusives, Philibert permet aux patients d’errer dans les cadres et poser des questions dans une façon qui brise aussi la barrière entre sujet et metteur en scène. Le message est clair et important mais malheureusement le documentaire est terriblement structuré: il n’y a pas une forte chronologie malgré sa focalisation sur les projets artistiques des patients. Le résultat est une affaire vagabonde qui prend ce qui aurait pu être un film exceptionnel sur le pouvoir de la thérapie et de la solidarité avec les personnes handicapées et le transforme en quelque chose qui n’est que moyen. Une occasion perdue, celle-ci, même si elle est réfléchie.