• Autori: Ginevra Scaramucci (Classe 5°A eu)
• Scuola: Liceo Convitto Nazionale, Roma
• Film: Chien de la casse, Jean-Baptiste Durand

Jean Baptiste Durand propose un film sur la vie de certains jeunes issus du Sud de la France, une jeunesse tournant un peu en rond dans le périmètre réduit de leur existence rurale, retranscrivant de manière immersive leurs habitudes et leur temporalité singulière, où n’importe quel événement peut provoquer un bouleversement. Le cinéaste narre l’amitié entre Dog et Mirales, constamment accompagné par son fidèle chien Malabar, et comment l’arrivée d’une jeune fille appelée Elsa va rompre l’équilibre de ce lien fraternel. Raphaël Quenard et Antony Bajon mettent en scène deux personnalités complexes et exceptionnellement différentes. Le premier joue le rôle de Mirales, le dealer local mais très aimé par les autres villageois. Il a une relation fusionnelle avec Dog, l’un parlant sans cesse et cultivé, l’autre se terrant dans un mutisme qui permet aux autres de lui marcher dessus ; apparemment apathique, il est simplement entravé à vie par le manque de culture qui a dû marquer son enfance. Mais qui, entre les deux, a le plus besoin de l’autre ? Le déroulement de l’histoire propose une réflexion fine et pertinente sur l’amitié masculine et ses aspects toxiques, mais ce qui engage vraiment le spectateur est la difficulté des personnages à comprendre et à exprimer les sentiments. L’amour se manifeste en toutes ses formes, y comprise celle envers les animaux, ainsi que en toutes ses nuances, y comprise la jalousie. Chaque dialogue est sincère, criant de réalité avec une métaphore du chien absolument poignante. L’histoire est assez classique, mais Durand parvient avec justesse à rendre son film réellement passionnant, même grâce à sa forme de fausse comédie et à l’habileté de jouer avec la lumière. Un film à voir dans les salles: on en sort forcément changé.